Plante vivace à bulbe du genre allium, l’ail est originaire de l’Asie Centrale. La spécificité de cette famille est de présenter un seul groupe terminal de fleurs, en forme d’ombelle, protégé avant la floraison par une ou plusieurs membranes blanchâtres appelées spathes. Outre l’ail cultivé, dont on utilise le bulbe en cuisine, il existe environ 700 variétés d’aulx sauvages. Chez nous en Suisse, le plus populaire est l’ail des ours (allium ursinum), aux belles fleurs blanches en étoile, que l’on trouve en colonies dans nos sous bois humides dès le début du printemps. Il est reconnaissable à ses 2 feuilles basales lancéolées atteignant 20 cm de long pour 3 à 6 cm de large et à son parfum fortement alliacé. Ses feuilles sont quelquefois confondues avec celle du muguet, qui pousse à la même époque dans les mêmes sous-bois. Cette confusion peut être dangeureuse, mais ne résiste pas à la recherche du parfum d’ail dans la feuille.
Son nom viendrait du celte « all » qui signifie « chaud ». Il symbolisait la force, était associé au dieu guerrier Mars et connu pour éloigner les maléfices et protéger ceux qui le portaient. Sous l’ancien empire Egyptien, l’ail était une monnaie d’échange réservée à l’aristocratie. A l’époque gréco-romaine, il devint un condiment très usuel. Plus tard, les moines l’utilisèrent comme anti limace pour préserver leurs cultures de simples. Dans notre région, l’ail des ours est très usité pour parfumer fromages et fondue, pour réaliser des pestos ou agrémenter des salades de jeunes pousses.
Connu pour ses usages médicinaux depuis Hippocrate, le bulbe d’ail cultivé était utilisé pour lutter contre la peste et le choléra, pour éliminer la vermine ou encore comme diurétique. Les anciens indiquaient cependant qu’il fallait l’utiliser avec mesure sinon il pouvait augmenter des maux tels que la lèpre ou l’apoplexie. Ses effets reconnus sont multiples : il agit sur les systèmes digestif et respiratoire, est très efficace en dermatologie dans le soin des furoncles et abcès, il a des effets antispasmodiques et antidiabétiques. De plus, les chercheurs lui reconnaissent des propriétés protectrices du système cardiovasculaire. L’ail des ours est préconisé comme protecteur vasculaire lors du travail sur les amalgames dentaires.
L’élixir floral d’ail sauvage ou ciboulette, procure force, intégrité, chaleur et résistance à ceux qui se sentent dévitalisés, habités, envahis, paralysés par la peur, angoissés. Il est porteur de vertus stimulantes, réchauffantes et purificatrices, bienvenues pour ceux qui sont concernés par les infections à répétition contre lesquelles ils ont de la peine à lutter. C’est un grand élixir de la peur, celle qui rend le teint pâle, qui pompe l’énergie vitale, qui paralyse, qui inhibe l’action, qui dévitalise, allant jusqu’à nous faire perdre nos liquides organiques. L’élixir d’ail sauvage permet de quitter la survie et de revenir dans la vie.
L’élixir floral d’ail des ours stimule la digestion énergétique de choses anciennes afin de nous débarrasser des surcharges et de sortir de l’inertie. Il renouvelle notre énergie vitale, nous procure un sentiment de renaissance, nous fait sentir notre force, nous met en connexion avec l’univers. Il nous aide à trouver notre place, en complémentarité avec les autres. Il réveille le guerrier intérieur.
Isabelle Seghin – Ecole « En pleine Nature »