On parle beaucoup de médecines alternatives et les professionnels de santé doivent faire face à des questions de plus en plus nombreuses.
A ce titre, il me semble intéressant de partager avec vous quelques réflexions concernant une approche de la santé qui s’inscrit dans une démarche on ne peut plus naturelle et qui intéresse de plus en plus de monde : les élixirs floraux…
Ils sont très répandus dans les pays anglophones car leur origine est britannique mais leur essor est tel que beaucoup d’entre nous ont entendu parler des « fleurs de Bach ».
Leur principale vertu est de nous aider à mieux gérer nos émotions.
La genèse
Au commencement était le Dr Bach
Il est bien sûr impossible de parler d’élixirs de fleurs sans commencer par décrire l’aventure de ce médecin anglais : le Dr Bach qui les a découverts il y a 70 ans, entre 1930 et 1936 pour être précis.
L’originalité de sa vie est particulièrement intéressante si l’on prend en compte l’évolution de cet homme confortablement installé dans les beaux quartiers londoniens (Harley Street).
Il va se remettre en cause au point d’abandonner son confort matériel pour mettre au point un nouveau système de santé qui, comme toute innovation dans ce domaine, suscite d’abord l’incompréhension et le rejet de ses pairs
En 1914, Edward Bach est un bactériologiste renommé dont les travaux viennent d’être reconnus par les très sérieuses annales de la Royal Society of Medicine mais il ne va pas se reposer sur ses lauriers…
En effet sa découverte de l’homéopathie va l’ouvrir à une thérapeutique plus subtile « où l’on soigne la personne et non la maladie… »
Ses qualités d’observation hors du commun et son intuition lui font penser que l’origine des maladies se trouve dans le psychisme et il cherche dans la nature un moyen de rétablir, de façon naturelle et le plus simplement possible, l’équilibre perturbé de ses concitoyens. Ainsi, il classera ses patients en sept catégories en fonction de l’état d’âme négatif qui les caractérise et qui bloque leur développement harmonieux : la peur, l’hypersensibilité aux influences et aux idées, la solitude, l’incertitude, le souci excessif du bien-être d’autrui, le manque d’intérêt pour le présent, le désespoir…
Toute la théorie de la thérapeutique florale est résumée dans cette approche psycho-émotionnelle qui vise à utiliser ce catalyseur qu’est l’élixir floral pour ré-harmoniser les émotions.
Cette façon d’appréhender les choses, utilise parfois la métaphore musicale qui « ré accorde » l’homme à son état psychique optimal. L’élixir floral fait davantage référence à la physique qu’à la chimie dans la mesure où l’on explique son action par une résonance entre l’homme et cet état sublimé du végétal que représente la fleur.
Cette « quintessence » est spécifique d’une espèce florale et apporte un message que l’on peut assimiler à l’antidote d’un état d’âme négatif qui nous perturbe.
De tous temps et dans toutes les traditions du monde, les fleurs accompagnent les émotions humaines encore fallait-il penser à en faire un système thérapeutique structuré.
C’est Edward Bach qui le premier aura franchi cette barrière qui fait passer la partie la plus noble du végétal du domaine esthétique au domaine thérapeutique.
Définition et fabrication d’un élixir floral
Le mot élixir dérive de l’arabe « el axir » qui signifie l’essence…
On appelle ainsi toute préparation dont l’alcool sert de support au principe actif ou à « l’essence » d’une plante
Pour fabriquer un élixir floral on procède en deux étapes :
Il faut d’abord obtenir l’élixir-mère par macération solaire de fleurs dans de l’eau.
Dès leur cueillette, les fleurs sont immédiatement déposées à la surface d’une eau de source très pure, puis exposées au soleil dans leur milieu naturel pendant plusieurs heures.
L’élixir-mère ainsi obtenu après avoir retiré les fleurs est mélangé à de l’alcool de fruit qui sert de conservateur et de vecteur énergétique.
Après dynamisation, l’étape suivante consiste à préparer l’élixir floral définitif en diluant au 120ème l’élixir mère dans un mélange eau-alcool de fruit.
Il est important de réaliser cet élixir au moment du pic de floraison et dans un environnement non pollué.
Les 38 élixirs traditionnels du Dr Bach
La subtilité des fleurs est une évidence, vous ne serez donc pas surpris d’apprendre qu’Edward Bach mit un certain temps à percer leur secret.
Il ressentait intuitivement qu’elles concentraient en elles des vertus autres que celles du végétal utilisé en phytothérapie à dose pondérale mais il fallait en capter toute la subtilité et après expérimentation de la rosée des fleurs il eut l’idée géniale d’utiliser l’énergie solaire pour extraire et saisir les propriétés des fleurs sauvages
Il faut souligner la profondeur de l’analyse d’ Edward Bach car elle prend en compte des notions que la médecine de l’époque négligeait complètement à savoir l’approche psychologique qui confine parfois à la psychanalyse.
Il est remarquable par exemple de savoir que la peur n’est pas considérée comme une entité en soi mais on donnera une fleur différente pour quelqu’un dont la peur s’apparente à de la terreur (Hélianthème) et quelqu’un qui a peur pour son entourage (Marronnier rouge).
Après avoir expérimenté, sur lui-même semble-t-il, l’élixir d’impatience, il mettra au point 12 premiers élixirs qu’il appellera les « 12 guérisseurs ». D’autres découvertes viendront ensuite et on peut considérer qu’en 6 ans il mettra au point une palette d’élixirs floraux (38 en tout) permettant de soulager l’essentiel des troubles du psychisme humain dans ses caractères fondamentaux.
Il réalisera une seule association de fleurs : le fameux « Rescue », élixir de rétablissement par excellence, ouvrant ainsi la voie à une approche très intéressante qui est la recherche de la synergie en associant les fleurs entre elles.
Les élixirs contemporains
Nous ne rendrons jamais assez hommage aux « fleurs de Bach » qui prennent en charge les fondamentaux de la psychologie humaine mais depuis la fin des années 70 sont apparus de nouveaux élixirs…
Il aura fallu près de 50 ans pour oser poursuivre l’œuvre de ce grand médecin que les Anglais appelaient le nouvel Hahnemann …
Cette fois, l’initiative vient des Etats-Unis et ces nouveaux pionniers s’appellent Richard Katz et Patricia Kaminski à l’origine de la Flower Essence Society.
L’approche est toujours la même, intuitive et expérimentale, mais les élixirs floraux de la nouvelle génération abordent des thèmes apparus dans les préoccupations de nos contemporains : communication, sexualité, créativité, confiance en soi mais aussi bien-être physique (des sportifs de haut niveau utilisent les élixirs pour se préparer aux épreuves)…
C’est le début d’une nouvelle ère qui verra se développer de nouveaux centres de recherche un peu partout dans le monde.
En France, le fer de lance de cette recherche, Philippe Deroide, créateur du laboratoire DEVA et de l’institut de recherche et de formation sur les élixirs floraux, GAÏA, développe depuis 1985 de nouveaux élixirs répondant aux problématiques de notre époque.
Pour rentrer plus facilement dans l’univers des élixirs floraux, il existe des associations d’élixirs floraux que l’on appelle « composés » qui nous permettent de faire face aux défis de la vie moderne dans les meilleures conditions pour nous accompagner notamment dans les périodes clés de l’existence : Grossesse, Petite enfance, Adolescence …
La base reste toujours la recherche d’un mieux-être émotionnel sans attendre de ressentir la moindre pathologie.
Cette approche intéresse cependant un grand nombre de médecins qui préfèrent prévenir que guérir, les pédiatres et les sages-femmes ont de plus en plus recours aux élixirs de fleurs comme adjuvant thérapeutique en respectant le premier principe d’Hippocrate : « Primum non nocere »…
Intérêt et limites des élixirs floraux
Quand on parle d’élixirs floraux, il me semble important de garder les pieds sur terre et de définir au mieux leur rôle qui est d’abord de favoriser l’épanouissement du psychisme ou de susciter une détente qui aura une action bénéfique sur notre bien-être physique mais ils ne doivent en aucun cas se substituer à une démarche médicale car ce ne sont pas des médicaments.
Leur action est très subtile et ils sont très utiles pour favoriser le lâcher -prise qui nous fera prendre du recul et cela suffit parfois à modifier considérablement le cours des choses en mettant fin à un cercle vicieux de crispation.
C’est aussi une aide efficace pour travailler sur soi, pour cerner au mieux sa personnalité et entreprendre un cheminement basé sur le fameux « connais-toi, toi-même » de Socrate.
Il existe de très nombreux témoignages à travers le monde pour justifier l’emploi de ces élixirs surtout connus dans les pays anglo-saxons mais dont le développement est maintenant considérable en France.
Il est certain, en tout état de cause, que le rapport bénéfice risque est particulièrement favorable et à ce titre, l’élixir floral est un outil de développement personnel qui est appelé à un bel avenir.
Mode d’emploi des élixirs floraux
Classiquement, les élixirs floraux sont administrés en sublinguale, c’est à dire directement sous la langue mais pour les enfants il convient de les diluer dans un demi verre d’eau.
Certains thérapeutes les utilisent en usage externe, notamment en massage, incorporés dans une crème, principalement quand une détente musculaire est recherchée.
Quand on souhaite éviter toute prise d’alcool, on trouve aussi des élixirs à base de sève d’érable mais dans ce cas le produit doit être conservé au frais après la première utilisation.
Généralement on utilise 3 gouttes 3 fois par jour mais dans les cas de stress important on augmente la fréquence des prises.
Comme les élixirs floraux ne sont pas des médicaments, on les trouve aussi bien en magasins diététiques spécialisés qu’en pharmacie.
Avenir et élixirs floraux
En ce début de nouveau millénaire, on parle beaucoup de retour à la nature, il est probable en effet que l’homme du 21èmesiècle devra remettre en cause son mode de vie s’il ne veut pas compromettre l’avenir de la planète.
Sans faire preuve d’un optimisme exagéré, cette prise de conscience, bien que lente, a déjà commencé et il émerge quelque chose de très vivant et de très neuf dans notre société qui ne peut plus éluder les vraies questions.
Dans le domaine de la santé le concept de prévention est devenu une priorité et on peut lire dans un rapport très sérieux de Foreseen (observatoire international des tendances sociologiques) intitulé : « Du corps machine à la santé harmonique » que : « Après la révolution des corps commencée dans les souffrances physiques de la Grande Guerre et achevée dans les plaisirs de la libération sexuelle, une nouvelle révolution s’annonce, celle de la santé. Le corps ne sera plus demain cet objet dont on use et abuse et que l’on abandonne une fois brisé à la toute-puissance d’une médecine mécaniste mais le sujet autonome d’une médecine holistique. Une conception de la santé renouvelée, où les médecines se montrent soucieuses de préserver l’harmonie entre le corps, l’esprit et la nature. »
Quand on parle d’élixirs floraux, on dit parfois qu’il s’agit d’ « harmonisants de l’âme »…
Si le défi consiste à devenir le meilleur de nous-mêmes, ils ne sont pas la panacée mais ils sont incontestablement un bel outil pour la construction de notre édifice.
Jean-François LE GALL